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Envie de participer ?

Pierre de Coubertin, baron de Coubertin, né le 1ᵉʳ janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève, en Suisse, est un historien et pédagogue français fortement influencé par la culture par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l'introduction du sport dans les établissements scolaires français. Dans ce cadre, il prend part à l'éclosion et au développement du sport en France dès la fin du xixe siècle avant d'être le rénovateur des Jeux olympiques de l'ère moderne en 1894 et de fonder le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925. Jigoro KANO, contemporain de COUBERTIN (1860-1938), a travaillé avec lui au sein du Comité International Olympique, à partir de 1909.

La pensée du Baron Pierre de Coubertin

La vérité historique de " l'important est de participer " et sa réelle signification.

 

« Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner mais de participer, car l'important dans la vie ce n'est point le triomphe mais le combat ; l'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu ».

 

C'est officiellement à un religieux que l’Olympisme a emprunté son credo, déclamé et affiché lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. 

 

De son aveu même, Pierre de Coubertin se serait en fait inspiré du sermon de l'évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot, prononcé à la cathédrale St. Paul le 19 juillet 1908, au cours des Jeux de la IVème Olympiade à Londres. Alors que l'intention de Talbot était notamment, ce jour-là, de calmer les coureurs à pied américains qui s`étaient disputés avec le jury anglais, il aurait déclaré à cette occasion : « L'important dans ces Olympiades n'est pas tant d'y gagner que d'y prendre part. ».


Il semble que ses véritables propos auraient alors été :

« La seule sécurité, après tout, repose dans le message que nous donne l`Olympie vraie, c'est que les Jeux eux-mêmes surpassent la course et le prix. Saint Paul nous apprend à quel point le prix est insignifiant. Notre prix n'est pas celui qui se fane mais celui qui ne se fane pas, et même si seule une personne peut porter la couronne de laurier, tout le monde peut partager la même joie de la compétition. »

 

En version longue et originale, voici le sermon de l’évêque : « We have just been contemplating the great Olympic Games. What does it mean? It means that young men of robust physical life have come from all parts of the world. It does mean, I think, as someone has said, that this era of internationalism as seen in the Stadium has an element of danger. Of course, it is very true, as he says, that each athlete strives not only for the sake of sport, but for the sake of his country. Thus a new rivalry is invented. If England be beaten on the river, or America outdistanced on the racing path, or that America has lost the strength which she once possessed. Well, what of it? The only safety after all lies in the lesson of the real Olympia - that the Games themselves are better than the race and the prize. St. Paul tells us how insignificant is the prize. Our prize is not corruptible, but incorruptible, and though only one may wear the laurel wreath, all may share the equal joy of the contest. All encouragement, therefore, be given to the exhilarating - I might also say soul-saving - interest that comes in active and fair and clean athletic sports. »

 

Il faut noter dans cette citation la référence à la Première Lettre aux Corinthiens. Dans les lignes 24 et 25 du chapitre neuvième, l’apôtre Paul écrit en effet :

24. Vous savez bien que, dans les courses du stade, tous les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix.Alors, vous courez de manière à l'emporter.

Don’t you know that those who run in a race. All run, but one receives the prize? Run like that, that you may win.

25. Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas

Every man who strives in the games exercises self-control in all things. Now they do it to receive a corruptible crown, but we an incorruptible.

 

Au final, il semble que le Baron de Coubertin, s'inspirant de l'esprit de cette sentence et des Métamorphoses Ovide, soit en réalité lui-même le rédacteur du credo olympique. A l`occasion d'un banquet organisé par le gouvernement

anglais le 24 juillet 1908, le président du CIO déclara ainsi : « Dimanche dernier, lors de la cérémonie organisée à Saint Paul en l'honneur des athlètes, l’évêque de Pennsylvanie l'a rappelé en termes heureux ; l'important dans ces Olympiades, c'est moins d'y gagner que d'y prendre part.

Retenons, Messieurs, cette forte parole. Elle s'étend à travers tous les domaines jusqu'à former la base de la philosophie sereine et saine « L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe mais le combat ; l'essentiel ce n'est pas d’avoir vaincu mais de s'être bien battu. »
 

Disons-le tout de go, la version du credo déclamée par Coubertin a évolué au cours des années. Ainsi, en 1936, son enregistrement audio diffusé lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques : « L`important aux Jeux Olympiques n`est pas d`y gagner mais d`y prendre part ; car l`essentiel dans la vie, ce n`est pas tant de conquérir que de bien lutter. »

 

Devenu « L’important c’est de participer » pour la vox populi, ce credo a fait l’objet d’une réelle appropriation publique qui témoigne de la diffusion des valeurs olympiques, ici le désintéressement dans l’accomplissement de l’acte sportif. 

 

Remerciement à M. Milos Kralicek pour sa contribution historique et terminologique à cet article.

 


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